Handicap et sexualité

Lorsque j'intervenais dans les structures hors scolaires dans le cadre de l'éducation à la sexualité, j'ai rencontré des personnes en situation de handicap mental et j'ai aussi formé quelques équipes éducatives et d'accompagnement.

Je me préparais beaucoup pour ces interventions, j'ai longtemps eu peur de mal faire malgré ma formation, j'avais moins d'expérience avec le handicap et je travaillais mes interventions comme une folle à grand renfort de lecture et de références  que nous avions en  interne.

Je voudrais souligner l'apport de « Handicaps et sexualités : le livre blanc », Dunod, 2008 de Marcel Nuss ainsi que celui que j'ai référencé dans le site « comprendre la sexualité de la personne handicapée mentale », Chroniques Sociales, 2003 de Denis Vaginay.

Très rapidement j'ai constaté ici comme ailleurs que pour peu que l'on arrive avec envie, avec désir de rencontrer l'autre et les autres tout se passe très bien !

Le handicap nécessite une adaptation des outils ou des outils spécifiques en fonction du degré de compréhension, une organisation intelligente en amont pour organiser les groupes et j'ai pu intervenir exactement comme partout ailleurs... Avec une différence que j'ai ressentie très vite et que je n'ai jamais pu m'expliquer : lorsque j'avais passé 6 heures d'interventions scolaires, le soir j'étais morte de fatigue, à ramasser à la petite cuillère, cuite, rétamée...Après des interventions auprès de personnes en situation de handicap j'étais au contraire regonflée, vivifiée, ragaillardie, énergique  !

Aussi (mais il ne faut pas le dire) au bout d'un moment dans certaines structures où je n'ai pas toujours trouvé des professionnels accueillants  (mais majoritairement ils le sont et font admirablement leur travail) je me demandais où se situait le handicap, qui souffrait du handicap réellement et ce n'était pas toujours les personnes que l'on croyait !

Ici aussi comme ailleurs, il est important pour les professionnels de savoir répondre aux questions relevant de la vie affectives et sexuelle des personnes, que les parents aussi puissent rencontrer des professionnels de ces questions pour parler de leurs craintes et trouver des solutions réelles.

Enfin, faire évoluer le regard et les représentations que nous portons encore sur le handicap mental et la sexualité, le droit de fonder une famille pour ceux qui le souhaitent et le peuvent, d'avoir le droit en tant que personnes sexuées d'être reconnues comme telles par la société dans son ensemble.

Merci  à eux tous, même si j'ai beaucoup lu sur la question, ce sont eux qui  m'ont tout fait comprendre !

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