Prescription de médicaments sexo actifs

Qu'il s'appelle VIAGRA, CIALIS, LEVITRA, SPEDRA ou VITAROS, ces «aides à l'érection» sont un des outils du sexothérapeute soumis à des recommandations que je vous laisse lire ci dessous.

Rappeler que le sexologue non médecin ne peut pas prescrire ni ausculter, il oriente vers un médecin pour un bilan sans «abandonner» son patient car on sait qu'un problème d'érection est multi factoriel et qu'on peut y répondre par des médicaments mais aussi par un accompagnement.

Noter que cette molécule a valu le prix Nobel de Médecine à son découvreur et c'est amplement mérité tant l'efficacité n'est plus à prouver aujourd'hui, ça marche ! et souvent l'homme rassuré se contente d'en avoir dans sa table de chevet, l'effet psychologique est aussi bénéfique que ses qualités réelles !

Le médecin évitera les prescriptions «sêches» c'est à dire sans s'intéresser à la vie affective, relationnelle et sexuelle du patient, on sait que ces consultations sont chronophages ! voilà pourquoi le Sexo existe ! :)

Sachons que ces aides sont là disponibles avec tout un panel d'autres outils éducationnels, que c'est la personne dans sa totalité qui nous intéresse et que nous avons à cœur d'écouter.

Les aides à l'érection sont précieuses pour la réponse sexuelle masculine, la vie des couples et concernant aussi le vieillissement... Pour les femmes les réponses pharmacologiques ne semblent pas encore à la hauteur... à suivre !

 

AIUS : Préconisations pour la prescription de médicaments sexo actifs

Il n’existe pas d’étude comparative publiée montrant une différence d’efficacité de l’un ou de l’autre des iPDE5. Les études de préférence rapportées souffrent d’une méthodologie insuffisante ;

  • le médecin généraliste doit connaître les propriétés de chaque traitement, afin de choisir avec son patient et sa partenaire la molécule la plus adaptée à leurs attentes et aux traitements en cours. Hormis cas particuliers, les différences intrinsèques entre les trois molécules ne permettront pas au médecin généraliste de préconiser un iPDE5plutôt qu’un autre. Le critère de choix à retenir sera la préférence du patient et/ou de son couple, après information sur les trois iPDE5, notamment sur leur délai, leur durée d’action, ainsi que le mode de prise, en tenant compte des autres pathologies et vulnérabilités, des habitudes du couple et de son rythme d’activité sexuelle ;
  • il est recommandé au médecin d’expliquer au patient les modalités de prise : il s’agit d’un traitement facilitateur de l’érection, à la demande, ou en prise quotidienne pour le tadalafil, une fois par jour au même moment de la journée, nécessitant une stimulation sexuelle, dont l’effet peut être visible dès la première prise mais dont les résultats peuvent encore s’améliorer au fil du traitement; ce qui nécessite un minimum de quatre à six essais ;
  • le comité recommande d’expliquer au patient et à sa partenaire qu’ils doivent éviter de se sentir obligés d’avoir un rapport sexuel parce que le patient aura pris auparavant un comprimé et qu’ils ont, quel que soit le traitement pris, une plage d’efficacité d’au moins quatre à cinq heures, «sans précipitation», pour une relation sexuelle.

 

Uro France : trouble de l’érection

1 - Inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE5)

Il s’agit du traitement de référence en première intention. Ils facilitent, lors d’une stimulation sexuelle, la myorelaxation intracaverneuse et donc la qualité et la durée du remplissage des corps érectiles à l’origine de l’érection.

Quatre molécules dont une est génériquée sont actuellement disponibles, non remboursées par la Sécurité sociale :

  • le sidanefil (Viagra® et génériques : 25, 50 et 100 mg) à la demande (prendre au moins une demi-heure avant le rapport, efficace 6 à 10 heures) ;
  • le tadafil (Cialis® : 10 et 20 mg) à la demande (prendre au moins une heure avant les rapports, efficace 36 à 48 heures) et quotidien (5 mg/j) ;
  • le vardénafil (Lévitra® : 10 et 20 mg) à la demande (prendre au moins une demi-heure avant le rapport, efficace 6 à 10 heures) ;
  • l’avanafil (Spedra® : 50, 100 et 200 mg) à la demande (prendre au moins 15 minutes avant le rapport, efficace 6 à 10 heures).

Le prix en pharmacie est libre et est en moyenne de 4 à 12 €/comprimé pour les marques, de 1 à 3 €/comprimé pour les génériques de sildenafil.

Le taux d’efficacité est de l’ordre de 65 à 85 %.

La principale contre-indication est la prise de dérivés nitrés et de médicaments donneurs de NO (nicorandil, molsidomine). Il existe dans ce cas un risque majeur d’hypotension pouvant être mortelle chez un patient coronarien.

Avant d’instaurer un traitement d’aide à l’érection, il est recommandé de vérifier l’aptitude physique pour le rapport sexuel (ex. : réalisation facilement de 20 minutes de marche par jour ou de la montée de deux étages). Un avis cardiologique est indispensable en cas d’état cardiovasculaire instable.

 

2 - Injections intra caverneuses (IIC) de PGE1

La prostaglandine E1 (alprostadil) induit l’érection par l’intermédiaire de récepteurs intra caverneux, dont la stimulation provoque une relaxation du muscle lisse par augmentation de la concentration d’AMPc.

Elles sont indiquées en cas de contre-indication, d’échec ou d’intolérance du traitement oral, ou si le patient souhaite y passer spontanément ou s’il existe un problème financier lié au non remboursement des IPDE5.

Les effets secondaires rencontrés sont :

  • la douleur essentiellement en début de traitement ;
  • l’hématome au point de ponction, sans gravité ;
  • les érections prolongées, voire un priapisme ;
  • la fibrose localisée des corps caverneux.

Il n’y a pas de contre-indication dans les pathologies cardio-vasculaires, ni en cas de traitement anticoagulant.

Il faut réaliser au moins une injection test et un apprentissage en consultation (éducation thérapeutique).

Les injections intra caverneuses (fig. 9.6) sont remboursées par la sécurité sociale dans certaines indications sur « ordonnance de médicament d’exception ». Ce remboursement concerne notamment :

  • paraplégie et tétraplégie quelle qu’en soit l’origine ;
  • traumatisme du bassin compliqué de troubles urinaires ;
  • séquelles de la chirurgie (anévrisme de l’aorte, prostatectomie radicale, cystectomie totale et exérèse colorectale) ;
  • séquelles de la radiothérapie abdomino-pelvienne ;
  • séquelles de priapisme ;
  • neuropathie diabétique avérée ;
  • sclérose en plaques.

Fig. 9.6. Principes de l’injection intra caverneuse.

Source : Lebret T, Cour F. Impuissance : dysfonction érectile. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2004 : 1–10 [Article 10-032-R-10]. © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

 

3 - Prostaglandines E1 intra-urétrales : dispositif Muse® et vitaros®

Il s'agit d'un bâtonnet et d'un gel à usage intra-urétral (fig. 9.7).

Fig. 9.7. Prostaglandine intra-urétrale.

  • A. Bâtonnet intra-urétral : insertion intra-urétrale de prostaglandine (Muse®).
    Source : Lebret T, Cour F. Impuissance : dysfonction érectile. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2004 : 1–10 [Article 10-032-R-10]. © 2004 Elsevier SAS. Tous droits réservés.
  • B. Instillation d’une goutte de crème au niveau du méat urétral (Vitaros®).
    Source : Laboratoire Majorelle©

 

4 - Vacuum (érecteur à dépression)

Il s’agit d’une pompe manuelle ou électrique (fig. 9.8, pompe manuelle) permettant d’obtenir une rigidité de la verge par dépression de l’air environnant la verge flaccide. L’érection est ensuite prolongée par le placement d’un anneau souple positionné à la racine de la verge (cock ring). Ce dispositif n’est pas remboursé par la Sécurité sociale (250 à 400 €).

 

Fig. 9.8. Pompe à vide ou vacuum.

 

5 - Traitements chirurgicaux : implants péniens

Il s'agit de la mise en place chirurgicale de deux implants, un dans chaque corps caverneux entraînant une érection mécanique (fig. 9.9). Certains systèmes sont hydrauliques : les implants sont reliés à une pompe placée dans le scrotum et à un réservoir placé dans l'espace prévésical qui permettent une alternance flaccidité-érection.

Ils se substituent de façon définitive au tissu érectile.

Il s'agit d'un traitement de troisième ligne de la DE.

Les deux types de complications sont l'infection prothétique et les problèmes mécaniques nécessitant une ré-intervention.

Fig. 9.9. Prothèse pénienne.

Source : Audenet F, Rouprêt M. Dysfonction érectile : prise en charge diagnostique et thérapeutique. EMC - Endocrinologie-Nutrition 2012 : 1–11 [Article 10-032-R-10]. © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.


 
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